mardi 12 mars 2013

RÊVERIES



 19 juillet 2006

Le Rêve de l'Orque


Ce rêve commence et je suis entre terre et ciel. Mais ce n’est pas le ciel de l’atmosphère, c’est un ciel qui ondule et où la lumière danse. C’est la surface de l’eau vue de l’océan. Je nage comme je vole et sur mon corps parfaitement adapté, l’eau glisse amicalement, je suis dans mon élément. Je me cabre, tourne sur moi-même, je suis une orque ! Une jolie orque noire et blanche et je suis contente de danser entre les rayons du soleil qui pénètre l’eau et qui semble être un voile de particules lumineuses en suspension.
 Alors que je me promène joyeusement, j’aperçois une grande forme dans le fond de l’océan. Je descends voir et oh ! surprise ! C’est une station sous-marine avec des humains dedans ! Le bâtiment est vaste et a la forme d’un pot de nivéa soft ( excusez-moi la comparaison, mais c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit ). Je m’approche des hublots, il y des enfants de l’autre côté, ils me regardent et me font des gestes amicaux, je fais un looping pour les divertir, ils m’admirent et m’en redemandent…
Soudain, j’entends les sirènes de la station qui se déclenchent et le bruit des mitraillettes ne tarde pas derrière elles. Les enfants s’affolent et se mettent à courir dans les couloirs. J’aimerai les aider, mais je ne peux rien faire, une paroi en métal me sépare d’eux. Je suis dans mon rêve alors je peux les voir se faire abattre dans les couloirs par des types en armure de militaires grises. Je tourne autour de la station angoissée, et soudain, je vois des gens dans l’eau, je comprends qu’en désespoir de cause, pour fuir à leurs assaillants, ces gens se sont accrochés à l’espoir fou de rejoindre la surface à la nage.
Je vais vers eux, ils s’accrochent à mon dos et je nage le plus vite possible vers la surface, je sais qu’ils ne tiendront pas plus de deux minutes pour les plus robustes d’entre eux… C’est alors que je me fais percuter par quelque chose, les gens qui s’étaient accrochés à mon dos ont été projetés dans tous les sens, je ne sais plus où donner de la tête car je veux tous les sauver, je ne me préoccupe même pas de savoir ce qui m’a cogné. Alors que je vais vers un groupe d’enfants qui me font des signes leurs visages tétanisés, je reçois un autre choc, je me retourne, c’est un grand dauphin et il me défie. Je n’ai pas le temps de jouer avec lui, je retourne vers les gosses qui commencent à manquer d’air, il me rentre dedans, me mord la nageoire dorsale, je n’ai plus le choix, je dois me battre avec lui. Je me bats. Quand je l’ai enfin repoussé, je suis blessés, je cherche les enfants et les autres personnes du regard, mais ils ont coulé dans la noirceur de l’abysse, les bras tendus vers la surface, tendus vers moi.
Je pleure. Je suis une orque, mais je sais que je pleure. Quand j’ouvre les yeux, je suis toujours une orque et je me retrouve étendue sur une grande bâche dans mon jardin. Mes deux sœurs sont en train de m’arroser avec le tuyau d’arrosage pendant que d’autres personnes soignent ma nageoire dorsale et mes autres blessures.     

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